Dis moi - BB Brunes



J'avoue que je n'avais pas vraiment vu les choses venir. Certes, je n'avais pas été vraiment associée aux réunions de préparation. Je n'avais pas le temps et comme elles se déroulaient en fin de journée à l'autre bout de Nouméa il était clair je ne pouvais pas me dédoubler. Je ne pouvais pas non plus participer aux 10 jours de camp, être absente de Nouméa dans un lieu dénué de tout réseau pas seulement internet mais de téléphone tout simplement me semblait un peu long.
J'ai imposé 5 jours ni plus ni moins.
En arrivant sur le camp, j'ai du monter ma tente toute seule, pourtant c'est une grande tente qui demande un peu d'aide.
Le tableau d'organisation ne mentionne que deux ou trois personnes en assistance des groupes d'enfants, je ne suis pas prévue, je note que les deux jeunes sensés passer leurs épreuves du BAFA non plus. Je propose mon aide aux deux taulières en chef, je ne reçois pas de réponse.
J'ai horreur de ça......
Les activités des enfants consistent à s'occuper du camp, à fabriquer des poupées et monter un spectacle, comme une journée d'école sur le thème des jeux vidéos.
Je n'ai rien à faire et ce pendant 5 jours. Les enfants les plus jeunes pour lesquels je suis obligée d'être présente ne sont pas autorisés à participer aux activités. Certains enfants ont obtenus des passes-droit et sont dans les catégories supérieures encore une fois comme à l'école.
C'est fatiguant.
La journée se déroule de façon militaire, mais vraiment pas dans l'optique scout.
Et ce pendant 5 jours.
Le camp est géré par les deux taulières, et le gars du territoire vient vérifier tel l'inspecteur des travaux finis le déroulement des journées.
J'ai l'impression d'être dans une secte, avec les femmes au turbin et Monsieur au contrôle.
Je sens  que mes enfants n'aiment pas ce moule, moi non plus. Si il y a bien un truc que je leur ai transmis implicitement c'est de ne pas jouer les moutons. Je suis nulle en pédagogie c'est vrai je l'admets, je suis grossière, la seule chose que j'essaie de leur apprendre c'est de ne pas être dans le troupeau.
Je sens dans leur attitude qu'ils n'ont pas envie, qu'ils sont fatigués de subir les autres enfants et que cette semaine n'est absolument pas assez sportive pour eux.
Les deux taulières, hypocrites comme pas deux, ne jouent sur aucun registre, il y a comme un malaise. Entre celle qui se la joue et celle qui passe trois heures à faire des pansements tous les jours.
J'ai envie de rigoler.
Les deux gars sensés passer leur BAFA, font constamment des allers-retours, j'ai vite compris pourquoi l'un des deux habite à deux bornes. Ils vont se laver là-bas et se connecter.
Moi, je dois aller au golf de Dumbéa pour capter du réseau et consulter mes mails. Ils font la sieste et n'ont absolument pas organisé quoique ce soit.
La joie.
Je dois embarquer mes enfants car les taulières ne veulent pas les garder.
Voili, voilou.
Il s'est mis à pleuvoir le dernier jour.
J'avais démonté ma tente, et l'eau montant, j'ai bien failli rester  sur le carreau. J'ai donc embarqué le radeau pour renter. Le Louvre attendra.
Les taulières ont fait la gueule. Je n'aurai jamais la fin de l'histoire. Je n'ai rien à ajouter mais l'ambiance propre à la NC s'est encore révélée pendant cette semaine. J'admets que je ne suis pas vraiment facile, j'ai été patiente, mais la cocote a vite fait d'exploser. Je me dis souvent que je vieillis que peut être que me fais des idées sur l'attitude des uns qui ne veulent pas que tu restes car tu est le grand colonisateur et les autres qui ont peur que tu les détrônes des trois siècles qu'ils ont passé sur leur piédestal, tu sens le malaise.
Je ne suis pas bien sur de "plussoyer" sur l'avancée du statut des femmes avec ce genre de semaine.

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