Somewhere only we know

Une fois que j'en ai eu globalement fini avec les 40 voire les 60 dernières années, une fois décidé le sort des meubles que je ne reverrai jamais, une fois sabré les papiers, les livres, une fois benné les choses inutiles, encore des papiers, des lampes cassées....des cadres.

Une fois la première guerre passée, la deuxième, après avoir revue un pan de la résistance, re-regardé mon père en blouse blanche avec sa clope, les premières transplantations cardiaques à Marie Lannelongue avec ma mère, les souvenirs du Maroc, d'Algérie,  les photos de la maison depuis 1972, les photos de moi même, mes voyages, mes chevaux , mes chats....après avoir jeté des livres de droit.....que fait-on de son bureau ultime témoin des années de sanatorium? des centaines de boites de Pétri, les vieux diplômes.......ma table, mes diamants ?


J'ai fini par revisiter mes propres années au sein de mon entreprise en ouvrant les boites de mon déménagement de bureau : des billets d'avions, des carnets à spirales, 2005-2008-2011-2014.

Un moment ou un autre il faudra laisser ce riche passé loin dérrière nous et constituer enfin notre propre histoire indépendante, c'est le moment ou jamais parce que pour le moment ce n'est pas un vieil I Pod, une vieille lettre qui retranscrit des échanges sms qui fait la richesse de mon passé le plus récent.

Finalement, c'est une bonne chose que de faire des projets par soit même pour éviter de baigner constamment dans le jus de nos aïeux . Mon héritage sera pour une chose nouvelle et non pas pour conserver de vieilles choses que nos enfants balanceront quand je serai moi -même les deux pieds dans la tombe.

C'est le moment ou jamais de se dégager de ce carcan certes enrichissant mais un peu lourd à porter.

Le but étant de faire autre chose avec pas grand chose pour le moment, mais l'essentiel c'est à dire nous tous réunis au même endroit.

La date du 17 avril prochain est une date importante, parce que l'année dernière à cette même date j'étais un peu dans mes petits souliers mais j'ai eu la chance de rencontrer une personne un peu exceptionnelle, je me dis quand même que c'est con car il ne nous restera qu'internet pour papoter.

Le 17 avril prochain je signe la fin de mon contrat, sans faire de pot d'Adieu, je pars comme je suis arrivée par la petite porte, sans regret. Une nouvelle vie s'ouvre, un nouveau chapitre, de nouveaux cahiers.

Sérieusement, après avoir longuement discuté avec moi même j'en arrive à la conclusion que je ne pourrai faire que mon propre métier et pas forcément autre chose. C'est toujours mieux que rien. Il me reste la peur de décrocher, de pas retrouver comme il se doit. La peur de ne plus savoir écrire, plaider, un véritable challenge. Je suis motivée, parce que le plus dur est fait, et encore une fois, de mon entourage il ne reste qu'une seule véritable personne ayant cru à tout cela.

Il ne manquerait plus que les fantômes fantomas pour couronner le tout mais il faut bien apprendre à aimer pour s'en aller sereinement. Je me rend compte qu'au final j'aurai pu rester ainsi avec mon amant ma petite vie, mon bureau au fond de nulle part, j'aurai fini par me faire chier n'est ce pas ?

Commentaires

Articles les plus consultés