Big fat mama








Je ne suis pas ici pour distiller mon ras le bol et ma mauvaise humeur en balançant mes collègues via mon journal en ahanant boulot de merde, ambiance de merde.

Si l'on m'avait dit un jour que je me battrai dans des conditions aussi merdiques, j'aurai probablement haussé des épaules avec arogance.

J'écris, ce que je ressens, ce qui me passe par la tête, je vide, comme je vide dans ces lignes les cauchemars qui me hantent.
Ce n'est pas glamour, je n'offre pas du rêve, du sexe et de la culture à la pelle. Pourtant de ce côté là tout va bien. Je ne ressemble pas à un zombie le matin et je n'ai pas besoin de ravalement de façade.

Notons, que je n'écris pas sur ce qui va bien.

Quelqu'un a écrit un bouquin qui porte le titre suivant: "il faut tuer tous les juristes", les repas entre amis foisonnent de gens qui ont des avis sur tout, surtout sur la fidélité, les enfants, ce qu'il faut voir ou entendre façon Télérama et sa cohorte de conseils culturels tous plus hermétiques les uns que les autres.

J'ai toujours appréhendé les gens qui en mettent plein la tronche, les gens qui paraissent si actifs qu'ils ne prennent jamais le temps de réfléchir, ou les taiseux qui n'ont rien à dire mais se lance à corps perdu dans des explications une fois que le mal est fait. Je repense à cet IVG en catimini face au taiseux qui n'avait aucune réaction. Je n'y voyais ni joie, ni regret......rien sauf à bien me souvenir le fond de ma détresse à peine palpable, bloquée dans un choix insoluble ............avec qui vivre, qui aimer comme si j'avais du accorder au plus méritant le droit de vivre avec moi pour faire des enfants.

Je ne pouvais pas avoir d'attitude méritoire.

J'avais peur d'une vie sans filet. J'étais incapable de me projeter et ne pas avoir peur. J'étais incapable de le dire en direct ayant été habituée à ses silences récurrents.

J'ai compris bien trop tard parce que j'avais vieilli et que j'étais désormais capable de prendre les choses en main.

Aujourd'hui, je l'enverrai chier, lui avec sa cohorte de secrets tous plus pourris les uns que les autres. Quelqu'un de bien incapable de rompre avec vous en vous gardant sous le coude. Quelqu'un qui continuait à consommer mon corps fatigué, et détruire mon quotidien sans avis ni réaction.

Je me fais plaisir, j'envoie du bois et de la critique. Vous me voyez venir, tremblez carcasses je vais balancer des noms.

Le temps de cette parenthèse s'est arrêté il y a deux ans par un raccrochement au nez sans rappeler histoire de se débarrasser rapidement d'une histoire trop gênante. Parce qu'il y a des mecs qui sont des cons parce que moi j'ai été conne. J'appelle ça avoir des couilles.

C'était moi le bourreau qui ai attiré un homme pour lui faire un enfant dans le dos .....par pure envie égoiste parce que je devenais vieille. Quelle salope, suis je donc?

J'ai juste une balle de kalachnikov au fond de mon cerveau.

Lui doit garder bien au fond de lui, les secrets des années passées qu'il s'évertue à cacher désormais sous une belle image. Je suis allée au bout des tests, je suis allées au bout en provoquant la vérité......et pourtant j'avais peur.

Je l'entends encore me dire : "c'est comme ça" avec sa chemise blanche mais "je vois bien que tu n'as pas l'air bien" ...bah ui Ducon.......

Je suis sure d'une chose: il a oublié.

Mon estomac s'est tordu de douleur, j'ai cru être une comdamnée à mort pour ce que j'avais fait. C'est peut être parce qu'il y a eu ces nuits où j'étais trempée de sueur d'angoisses passées.

Et pourtant, j'ai trouvé quelqu'un qui me parle, même si ça gueule parfois, même si je dois taper du pied pour me faire écouter. Il ne me dit pas seulement qu'il m'aime, je pense qu'il ne m'aime pas pour partager de belles activités ou des vacances. Il m'aime alors que nous avons parfois les mains dans le cambouis jusqu'au coup.

Les cartes sont distribuées sur la table quotidiennement.

En ce moment c'est un peu genre "tant qu'il y a de l'espoir, il y a des épreuves".

C'est comme ça que les couples perdurent.



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