With or Without you - U2










Il est 7h45 en ce lundi matin, je savoure en me disant que le pire est désormais presque dérrière nous. Nous qui avons traversé la planète pour se loger là dans un coin de France que tout le monde ignore. Trop loin, trop chère, situé sur un autre continent, trop d'heures de décalage.
Qui aurait pu le prédire il y 6 ans. Il y a 6 ans, j'avais du mal. Posée entre un amant qui n'attendait qu'une chose, le bon moment pour se séparer de moi. Or, ce n'était pas le bon moment. Il le disait lui même attendre le trou temporel pour balancer la bonne phrase.
Posée dans un bureau, où je subissait un n+1 qui n'attendait qu'une chose que je partes en congé mat pour me faire remplacer. Lui qui me faisait triturer les tableaux de chiffres jusqu'à les vomir ou me faisait refaire une constitution de partie civile qui ne serait absolument pas suivie.
Les routes de campagne sous la pluie, cette  maison étriquée au milieu d'un rond point. Mon mal être entretenu par son mal être. Je me trainais alors que j'aurai du savourer les moindres signes intérieurs....comme si on m'avait volé ma grossesse, mes neuf mois d'euphorie qui n'ont été que questions et bataille autour des mensonges.
Je me souviens m'être arrêtée devant ce bâtiment militaire au milieu d'un malaise parce qu'il avait décidé de confier mes dossiers d'appel à un tiers. Sincèrement, j'ai cru qu'on allait y passer toutes les deux. Il s'était foutu de moi pendant toute la réunion en me demandant de préparer le café.
Quant à l'autre, il avait fini par se vanter auprès de moi qu'il était bien mieux auprès de sa tribu alors que je savais que sa femme l'avait viré manu militari à force d'adultère.
J'avais les boules de ne plus savoir de qui, de quoi, comme l'impression d'avoir fait une énorme bourde.
Aujourd'hui non, parce que je profite enfin de ma propre tribu sans que rien, ni personne ne vienne gâcher ce que j'ai construit. J'accorde enfin du temps aux enfants et à mon mari comme nous l'avons projeté. On écoute des chansons pourries à la radio, on va chercher des bouteilles de gaz en longeant la côte. J'ai retrouvé mon côté à l'ouest, on est bien parce qu'il n'y a plus d'obstacle.
On regarde les animaux du zoo de la Flèche alors que j'ai donné mes places à une copine. Ici, ils me regardent les yeux ahuris lorsque je balance que mes parents s'y sont mariés en 1983. 

J'ai changé parce que j'ai retrouvé assez de force pour dire tout haut ce que je pensais tout bas. J'ai ouvert la trappe des mots. De toute façon je suis tellement loin.

Nous sommes début octobre, il y a six ans personne n'aurait parié un euro sur certaines choses. Il est neuf heures du matin, j'attaque ma seconde journée, la terre tourne, je me marre en entendant le synopsis d'une pièce qui s'intitule deux hommes tout nu.
Il est presque tard, que les mots autres les miens puissent faire commencer votre semaine. Attention le sens de ce que j'écris est souvent caché dérrière les photos et ce n'est pas forcément le ton de mon texte qui prime .......sa signification réside ailleurs dans cette page !


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