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(je n'ai jamais envisagé d'écrire une lettre, c'est justement parce que c'est intraduisible que je la mets là, sachant que désintéressé  n'en sera jamais destinataire.)

Très cher P,
ou P,
je ne sais en fait, les qualificatifs m'échappent parce que j'ai tourné ces mots dix mille fois dans mon esprit, parce que tout ceci avortera une fois le document fermé.
J'ai écris cinquante versions différentes de ces mots, ne sachant pas si je devais franchir le Rubicon encore une fois.

Il y a des gens qu'il est difficile d’effacer de son esprit même si eux ont eu la facilité de vous oublier l'espace d'un coup de fil. Il y des gens que l'on regrette, malgré les mots, malgré le mal, malgré la colère intérieure .......quelqu'un comme toi par exemple.

Tu es une personne que je n'arrive pas à ranger dans mon esprit, à mettre dans un tiroir définitivement, même après des mois de silence.

Je n'ai pas la prétention d'affirmer que je suis capable de tout effacer même si j'ai laissé place à la continuité, logique de la vie et des vies.

Je pense que tu es loin de t'imaginer ce que je peux ressentir malgré la porte qui s'est refermée lentement sur ce passé peu glorieux à mes yeux.

J'admire cette capacité toute masculine de faire passer une femme de vie à trépas en quelque secondes parce que c'est la bonne occasion de le faire. Et pourtant, je pardonne au nom du bonheur propre à chacun. C'est vrai j'ai probablement été la plus maladroite des filles, je suis encore très naïve en continuant t'aimer sans avoir aucun contact avec toi mais j'ai toujours été fidèle à ce que je disais.

Je ne pourrai pas te raconter tous ces mois, ils ont été riches, joyeux, tristes, et ils continuent à l'être. A l'heure où je joue sur cette table, mon avenir sans toi, je pense encore à toi, parce que je t'avais toujours inclus dans mes décisions malgré ce que tu me disais. J'ai toujours supputé ce que tu pensais car tu ne me disais rien, et aujourd'hui encore je crois encore à la force des sentiments...........sauf que c'est plus ce que je souhaiterai, que la réalité.

Je ne t'ai jamais fait de chantage, j'ai fait ce que je t'ai dis à plusieurs reprises dans l'hypothèse d'une rupture parce que c'était non seulement pour éviter de sombrer dans le chagrin mais aussi pour vivre complètement libre sans raser les murs de la honte.

J'ai célébré le passage de témoin, la lucidité et ma conception de la vie ont toujours pris le dessus sur les réminiscences du passé. Je pense aussi que ce que je fais aujourd'hui est l'une des conséquences de cette séparation, sans elle les choses auraient été toutes autres.

Je n'ai pas grand de plus à t'écrire, je ne pourrai laisse la fin de ma lettre sans la ponctuer de quelque chose de fort mais je crois que mes cadeaux s'arrêtent là ...........

Bien à toi

M

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