Something to sell










Je suis très fâchée avec les chiffres, à tel point que je suis obligée de faire plusieurs sauvegardes pour ne pas perdre le fil de ma pensée, tout en notant ligne par ligne les montants ou les statistiques.
Quant à mon sens de l'orientation approximatif, il m'a envoyé à Brest il y a peu, je n'aurai pas pu aller plus loin une fois au bout de la jetée.

Je m’égare, j'ai l'esprit ailleurs, c'est pour cela que je suis étourdie, à l'ouest, tonnerre de Brest ! 

C'est an allant au bout du monde que je me suis penchée sur mes archives. Je n'ai pas fait tout le grand ménage que je m'étais promis de faire. Elles ont dormi dans un fichier à l'abri des regards.

Bilan des courses.

J'ai lu beaucoup de mes textes, j'ai évalué la souffrance qui s'était infiltrée pendant ces mois de rupture et je n'ai pas eu envie de poursuivre ma lecture, 280 pages de textes tranchants. J'ose imaginer les mettre en vente sur un site d'annonces j'en obtiendrai que le prix du papier.

 " a vendre fichier word n'ayant jamais couché dehors relatant une rupture"

Prix Goncourt garanti. Faire offres.

J'en extirpe un extrait potable. Je le monnaye au plus offrant

"Mon amour, c’est presque la pleine lune, je suis au fond d’un train de nuit. Alors que mes compagnons de voyage essayent de dormir et qu’il fait une chaleur à crever, je pense à toi.

J’écoute une vieille émission, une présentatrice égraine des textes, les passages me font penser à ce que je vois, aux gens qui passent, aux couleurs qui pointent. 

C’est la nuit, le train ballote, les moyens de communication modernes nous permettent d’échanger de courts mots, toi là bas dans le froid c’est pour la fin de l’après-midi, je sais que ces moments sont difficiles, je sais que les semaines précédentes n’ont pas été évidentes.

Je suis loin mais en même temps je me sens proche.

Je nous imagine l’un contre l’autre, refaisant ce parcours, deux voyageurs sans maison, vivant simplement le temps présent du voyage.

J’aimerai te faire partager cette atmosphère particulière, celle qui oublie le temps…..aimerais-tu ?

J’espère que tu auras cette philosophie, cette envie de mettre les pieds dans l’inconnu de partager d’autres univers, de vivre avec l’essentiel pendant plusieurs jours en oubliant le monde qui nous entoure.

L’ombre de la lune croit, des groupes de gens passent dans le couloir, nos mots se croisent, je sens un peu de fraicheur alors qu’on nous distribue une couverture. J’ai soif.

Quand je vais rentrer tout me sera-t-il différent ?

Les gens, les choses à une chose prêt…..toi.

Tu es là, tu as compté tous les jours et les nuits. Tu as suivi le rythme de ma vie au rythme de ce que je pouvais vivre.

Tel le voyageur de l’ombre.

J’ai dix mille fois imaginé que tu étais à côté de moi, commentant une fresque ou un dessein, partageant ces immenses lits ou admirant une vue plongeante ou un coucher de soleil.

A travers mes yeux……tes yeux.

Je sais qu’à ce retour il sera possible que tu ne sois plus prisonnier de moi et que cela puisse être la fin. Comment te demander de m’aider à choisir ?"

Commentaires

Articles les plus consultés