Death and life

La mort de ses parents est une chose normale. Intégrée dans le cycle de la vie, elle est un évènement qui doit souvent rester anonyme sans faire de réelle vague....les parents font leur temps, ils vivent, ils meurent c'est comme cela.

Parfois, ils ne meurent pas forcément au bon moment, mais ils peuvent mourir à une période charnière de la vie de leurs enfants. La mort devient alors synonyme de tremplin.........

Il y a un an pile poil, j'essayais de me rendre dans une unité de soins intensifs pour attendre que ma mère atteigne les cieux.
J'ai passé trois semaines à regarder ce corps décérébré par une crise cardiaque suivi d'une longue réanimation se déliter lentement.
Trois semaines à essayer de parler à une femme qui se décharnait de jour en jour en regardant le plafond sans pouvoir reconnaître un seul de ses proches.

En passant, il est allé la voir tous les jours à ma place alors qu'elle ne l'avait pas forcément épargné et là j'ai su que je ne pourrai jamais me séparer de lui.

J'y étais préparée depuis des mois puisqu'elle fumait encore ses clopes une semaine avant de mourir et qu'elle avait cru bon de m'allumer joyeusement en endossant une de ses colères légendaires quelques jours avant en me raccrochant au nez ............

De toute façon, je n'ai quasiment pu aller la voir pour des raisons bien plus personnelles.
Je côtoyais vie et mort dans un même panier.

Trois semaines d'agonie .............pour finalement s'éteindre le 20 décembre alors que j'avais quand même choisi de préparer les fêtes de Noêl alors que j'écoutais bizarrement Aint't non mountain high enough en chialant bêtement sans raison particulière.

Comme le fait exprès, Dieu dans sa bonté divine m'avait éloigné de la chambre d'hôpital en jettant une grippe sur une partie de la famille et je n'avais eu d'autre solution que de rester chez moi.

Comme si elle avait voulu m'éloigner .......
(ce ne sont que des suppositions, je ne suis pas devenue mystique)

Et pendant les jours qui ont suivi les Pogues ont hurlé leur fairytale of new york.

"It was christmas eve babe


In the drunk tank

An old man said to me, won't see another one

And then he sang a song

The rare old mountain dew

I turned my face away

And dreamed about you"

Je présume dans mon esprit qu'elle me lançait des appels pour que je puisse enfin m'apercevoir de certaines choses autour de moi ou bien de continuer à aimer contre vents et marées celui qui m'accompagne aujourd'hui. Ce que je fais chaque jour.

Ce ne sont que des coïncidences, je suis bien trop cartésienne pour émettre la moindre interprétation. Bref......puisque que de toute façon j'ai été accaparée par mon univers quelques jours plus tard.

Quelques jours plus tard .......une bien belle histoire !

J'ai hérité de la maison et de sa cohorte de petits cadeaux empoisonnés.
Par contre, j'ai vidé la maison dans des conditions dantesques, univers figé par la présence encore marquée de son habitante. J'y mettais la musique à fond pour ne pas déprimer. J'ai essayé d'adopter son chat sans succès.
Pour des raisons X, Y, Z je ne l'occupe pas ........beaucoup d'abrutis cons ont pensé que j'avais hérité masse de fric (c'est une autre histoire).

Il a fallu se battre et il faut se battre encore aujourd'hui.

La maison est occupée pour dissuader les cambrioleurs. Je n'ai pas encore pris de décision mais il va falloir.........de toute façon, je suis trop loin.

Cette année qui vient de passer n'a fait que conforter les décisions et la succession d'évènements qui ont suivi.

Année difficile, parce que c'est comme ça parfois. Mais une année qui m'a conforter dans beaucoup de chose et qui inéluctablement a transformé certaines de mes relations. Certains me diront que c'est bien tombé, d'autres me diront que j'ai grandi.
Aujourd'hui, je me dis que je suis heureuse et que rien ne me fera choisir une autre voie.

Je ne pourrai que remercier ma mère d'être partie au bon moment finalement même si sa grande tronche nous manque.